Dans mon précédent article sur la santé mentale des athlètes, je partageais mon expérience de coach de basket-ball utilisant le Process Communication Model® (PCM). J’ai investi cet outil pour mieux comprendre les joueurs que j’accompagnais. PCM m’a également aidé à manager l’équipe, à mieux communiquer, à prendre soin de chacun tout en exprimant l’exigence inhérente du haut-niveau.
Cependant, comme pour les athlètes, les entraîneurs/coaches sont également sujet à une lourde charge mentale dans leur métier. Le 1er mai 2023, Quentin MIGLIARINI, journaliste sur le site RMC sport, apportait un éclairage sur le sujet, avec un article au titre évocateur : « Football : instabilité, burn-out… enquête sur la santé mentale des entraîneurs ».
Comme pour les athlètes, nous pouvons dresser une liste non exhaustive de raisons qui amènent les entraîneurs à faire une dépression :
- Pression médiatique
- Harcèlement sur les réseaux sociaux et atteinte à la vie privée
- Isolement
- Non atteinte des résultats ambitionnés
- Comportements de certains « supporters »
- Accueillir les émotions de ses athlètes
- …
Je voudrais ajouter d’autres éléments qui peuvent alourdir cette charge mentale, que ce soit avec des amateurs ou des professionnels, avec des mineurs ou des adultes, dans les sports individuels ou collectifs :
- Sur sollicitation des agents sportifs ou « pseudo » agents sportifs
- Sur sollicitation des parents (7 jours sur 7, 24 heures sur 24)
- Le rêve de certaines familles qui projettent leur désir d’émancipation financière sans aucune connaissance des réalités économiques de la discipline de leurs enfants
- Un rapport économique entre manager et managés propre au sport et bien différent du monde de l’entreprise
- …
Au nom d’un métier « passion », la charge mentale est considérable. À cela s’ajoute une certaine précarité de l’emploi où le moindre résultat négatif menace la pérennité du poste.
Pour avoir traversé moi-même une dépression dans ce métier, la seule réponse qui m’a été donnée face à ma situation : « Il faut que tu t’endurcisses ! ». Je n’ose imaginer comment une telle phrase serait accueillie dans le monde de l’entreprise…
Au-delà d’être un outil de compréhension des comportements individuels et de communication, PCM représente une aide précieuse pour prendre soin de soi. Dans un métier ultra sollicitant et anxiogène, l’entraîneur se doit d’être en pleine possession de ses moyens physiques et mentaux pour accompagner les athlètes. Avec PCM, la personnalité de chaque individu est représentée par un immeuble de six étages. Nous avons la possibilité de naviguer dans notre structure pour y trouver ce dont nous avons besoin, dans nos activités et nos communications. Or, lorsque nous sommes sous stress, cette agilité ne fonctionne plus et nous restons bloqués dans des comportements inappropriés. La communication ne passe plus.
Utiliser PCM est un moyen de réaliser son métier dans les meilleures dispositions possibles. J’ai souvent entendu cette question « Comment pouvez-vous prendre soin des autres si vous ne prenez pas soin de vous d’abord ? ». C’est en recherchant cette stabilité émotionnelle que l’entraîneur pourra être entendu par les athlètes, prendre soin d’eux, être exigeant et gérer les situations difficiles.
Depuis que j’accompagne des entraîneurs, je perçois une grande curiosité pour PCM et en même temps une crainte de se regarder au-delà du miroir. J’ai reçu un jour, une réponse négative de la part d’un coach pour débuter un coaching ensemble. Sa réponse était double : « Je ne pense pas en avoir besoin, et je ne me sens pas prêt pour cela ».
Un proverbe romain dit que « le courage croît en osant et la peur en hésitant ». À tous les entraîneurs, je voudrais vous dire : soyez courageux, osez prendre soin de vous, osez PCM.
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